L’hallux valgus, plus communément appelé « oignon » du pied, est une déformation progressive du gros orteil, souvent douloureuse et inesthétique. Elle touche majoritairement les femmes (4 femmes pour un homme) et peut apparaître dès l’adolescence ou à l’âge adulte, et s’accentuer avec le temps si rien n’est fait pour ralentir les effets. Si la chirurgie constitue une solution efficace dans les cas douloureux et / ou avancés, il est possible de tenter d’agir en amont pour en atténuer les effets.

La prévention de l’hallux valgus repose sur la prise en compte des facteurs de risque, la mise en place d’exercices spécifiques et le choix de chaussures adaptées. L’objectif est de ralentir l’évolution de l’hallux valgus avant qu’il ne devienne douloureux et /ou difficile à chausser et /ou invalidant.
Facteurs de risque modifiables de l’hallux valgus
L’apparition de l’hallux valgus est multifactorielle. Si certains éléments, comme l’hérédité ou la morphologie du pied, ne peuvent être modifiés, d’autres facteurs de risque peuvent être réduits.
Mettre ici une partie du document appelé la déformation
Le premier facteur modifiable est la chaussure :
-Il faut éviter le port de chaussures inadaptées.
-Les modèles à bout étroit, pointu ou trop rigides ainsi que les talons aiguilles favorisent la déviation du gros orteil. À long terme, ces contraintes mécaniques accentuent la déformation et provoquent des douleurs articulaires et plantaires.



Le surpoids est un autre facteur aggravant.
Une surcharge pondérale exerce une pression supplémentaire sur les pieds, modifie la posture, et favorise l’écrasement de l’avant-pied. Une gestion du poids, via l’alimentation et l’activité physique, permet de soulager cette contrainte.
Le manque d’exercices spécifiques des muscles intrinsèques du pied constitue également un risque : un affaiblissement des muscles stabilisateurs favorise l’instabilité articulaire. En mobilisant régulièrement le pied, on peut maintenir sa force et sa souplesse.
Enfin, certains comportements posturaux (pieds vers l’intérieur, station debout prolongée, mauvaise répartition du poids) sont à corriger. Une attention portée à la biomécanique du corps permet de réduire la sollicitation excessive de l’avant-pied.
Agir dès l’apparition des premiers signes permet ainsi de freiner efficacement la progression de la déformation. La prévention reste donc une approche possible et souvent bénéfique, surtout chez les personnes à risque.
Exercices et étirements pour prévenir l’hallux valgus
Les exercices de prévention de l’hallux valgus visent à renforcer les muscles du pied, améliorer la mobilité articulaire du gros orteil et corriger les déséquilibres biomécaniques.

Intégrés régulièrement à une routine, ces mouvements peuvent véritablement ralentir l’évolution de l’hallux valgus et soulager les douleurs associées.
Voici quelques exercices simples à réaliser à la maison :
- Étirement de l’hallux : en position assise, attrapez doucement le gros orteil et ramenez-le vers sa position droite (sans forcer). Maintenez 20 à 30 secondes. À répéter 3 à 5 fois par jour.
- Renforcement du court fléchisseur du gros orteil : essayez de ramasser une serviette ou des billes avec les orteils, pour stimuler la musculature intrinsèque du pied.
- Écartement des orteils : assis ou debout, écartez les orteils les uns des autres en maintenant la position quelques secondes, afin d’améliorer le contrôle moteur.
- Massage plantaire avec balle : faites rouler une petite balle sous la voûte plantaire pour détendre les muscles et améliorer la proprioception.
Pratiqués régulièrement (5 à 10 minutes par jour), ces exercices renforcent la structure du pied et réduisent les tensions exercées sur l’articulation métatarso-phalangienne.
Il est également recommandé de marcher pieds nus sur des surfaces naturelles (sable, herbe) pour stimuler les capteurs sensoriels du pied et renforcer l’alignement postural global.
Enfin, une consultation avec un podologue ou un kinésithérapeute peut permettre d’obtenir un programme d’exercices personnalisé, adapté à votre morphologie et à l’avancée de la déformation.
Types de chaussures à privilégier et à éviter
Le choix de chaussures adaptées joue un rôle clé dans la prévention de l’hallux valgus. Des chaussures mal conçues peuvent aggraver la déviation du gros orteil, tandis que des modèles bien choisis peuvent contribuer à ralentir l’évolution de l’hallux valgus et réduire les douleurs. Les chaussures les plus chères ne sont pas obligatoirement celles qui évitent l’aggravation.
À éviter :
- Chaussures pointues : elles compriment les orteils, favorisant leur déviation.
- Chaussures rigides et étroites : elles empêchent la flexion naturelle du pied et compriment la zone de l’avant-pied. Celles avec un matériau en cuir rigide sont les plus dangereuses ;
- Les Talons hauts (plus de 4 à 5 cm). Ils déplacent le poids du corps vers l’avant-pied, exerçant une pression excessive sur l’articulation du gros orteil.
À privilégier :
- Les chaussures à bout large et arrondi sont à bannir : elles laissent aux orteils l’espace nécessaire pour bouger librement.
- Ne pas hésiter à prendre une chaussure avec une pointure de plus.
- Choisir des chaussures avec des semelles souples avec bon amorti : elles permettent une meilleure répartition des pressions sous tout le pied.
- Favoriser le port de chaussures avec soutien de la voûte plantaire : elles stabilisent le pied et réduisent les tensions sur l’avant-pied. Ainsi la chaussure devra être souple et large devant, et semi-rigide au milieu et dans sa partie talon,
- Se rapprocher des modèles ajustables (lacets, scratchs) : pour s’adapter à la largeur du pied, surtout en cas d’inflammation.
L’idéal est d’essayer les chaussures en fin de journée, lorsque le pied est légèrement gonflé, afin de choisir une pointure vraiment confortable.
Pour les cas déjà avancés, il est conseillé de porter des orthèses correctrices ou des séparateurs ou écarteurs d’orteils, en complément de chaussures adaptées. Cela peut aider à redresser légèrement l’axe du gros orteil et à soulager la zone douloureuse.
Bien choisir ses chaussures est donc un geste simple mais fondamental dans toute démarche de prise en compte d’un hallux valgus et éventuellement sa prévention.
Le rôle des semelles orthopédiques et orthèses de nuit
En complément des exercices et du choix de chaussures, le port de semelles orthopédiques et d’orthèses nocturnes peut jouer un rôle préventif important pour ralentir l’évolution de l’hallux valgus.
Ces dispositifs visent à rétablir une meilleure biomécanique du pied et à soulager les tensions exercées sur le gros orteil.

Les semelles orthopédiques, prescrites par un podologue après examen postural, permettent de corriger les appuis plantaires.
Elles favorisent un alignement plus équilibré du pied et réduisent les pressions excessives sur l’avant-pied. Selon le type de pied (creux, plat, valgus), la semelle est conçue sur mesure.
Elle peut intégrer un soutien de voûte plantaire, un renfort sous le premier métatarsien ou encore un coussinet pour soulager les douleurs articulaires.
Les orthèses nocturnes, quant à elles, sont des attelles souples ou rigides portées durant le sommeil. Leur objectif est de maintenir le gros orteil dans un axe plus naturel sans forcer. Bien que ces dispositifs ne corrigent pas une déformation installée, ils permettent d’éviter son aggravation en limitant les tensions prolongées durant la nuit.
Certaines versions peuvent également être portées à la maison, en période de repos.
Utilisés ensemble, semelles et orthèses permettent d’agir au quotidien contre les déséquilibres posturaux et les contraintes mécaniques qui favorisent la progression de l’hallux valgus. Ils offrent également un confort non négligeable pour les personnes souffrant de douleurs récurrentes.
L’avis d’un professionnel de santé est essentiel pour adapter ces dispositifs à chaque situation. Bien utilisés, ils représentent un outil clé dans la prévention de l’hallux valgus, notamment en cas de prédisposition familiale ou de début de déformation.

Surveiller l’évolution : quand consulter un spécialiste ?
Surveiller régulièrement l’état de ses pieds est une mesure essentielle dans la prévention de l’hallux valgus. En effet, plus la prise en charge est précoce, plus il est facile de ralentir l’évolution de l’hallux valgus sans avoir recours à une chirurgie.
Certains signes précoces doivent alerter : apparition d’une bosse sur le côté du pied ou une déviation progressive du gros orteil, rougeur ou inflammation récurrente, gêne dans les chaussures, douleurs à la marche. Même si la douleur n’est pas toujours présente au début, une évaluation podologique peut révéler un déséquilibre nécessitant une correction.
Une consultation chez un podologue ou un médecin spécialiste du pied est recommandé dès l’apparition de ces symptômes. L’examen clinique est souvent complété par une radiographie en charge. Elle permet d’évaluer précisément l’angle de déviation de l’orteil et le degré de déformation articulaire.
Chez les personnes à risque (antécédents familiaux, profession nécessitant de rester debout longtemps, sportifs), une évaluation annuelle est conseillée. Elle permet d’adapter les mesures de prévention et d’intervenir à temps en cas d’évolution rapide.
Enfin, une consultation devient indispensable si les douleurs deviennent importantes ou empêchent la pratique du sport. Elle est aussi nécessaire si elles deviennent invalidantes, ou si l’esthétique du pied est fortement altéré. Une consultation s’impose également lorsque les traitements conservateurs (semelles, exercices, chaussures) ne suffisent plus à soulager les symptômes. Dans ce cas, une prise en charge chirurgicale pourra être envisagée.
En résumé, mieux vaut consulter tôt que tard. Une démarche proactive permet d’éviter l’aggravation de la déformation et de maintenir un bon confort de vie.
Conclusion : agir tôt pour ralentir l’hallux valgus et prévenir son aggravation
L’hallux valgus est une affection fréquente, progressive et souvent sous-estimée. Pourtant, des gestes simples permettent d’en ralentir l’évolution et d’éviter une intervention chirurgicale. La prévention de l’hallux valgus repose sur trois piliers essentiels. Il faut comprendre les facteurs de risque, adopter une hygiène de vie favorable au pied, et consulter dès l’apparition des premiers signes.
Modifier ses habitudes de chaussage et intégrer des exercices de prévention pour l’hallux valgus sont des gestes utiles. Il est aussi important de surveiller son poids, de renforcer les muscles du pied et d’utiliser des dispositifs adaptés (semelles, orthèses). Ces actions permettent d’agir efficacement au quotidien. Ces stratégies n’inversent pas une déformation, mais permettent souvent de stopper ou de freiner sa progression en soulageant les douleurs.
L’implication du patient est essentielle : plus la démarche est précoce, plus les résultats sont durables. Dans une société où la station debout prolongée et le port de chaussures inadaptées sont courants, il est crucial de prêter attention à la santé de ses pieds, dès le plus jeune âge.
Enfin, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel spécialisé (podologue, médecin du sport, chirurgien orthopédiste). Cela permet d’obtenir un accompagnement personnalisé et de faire les bons choix au bon moment.
Prévenir l’hallux valgus, c’est investir dans son confort, sa mobilité et sa qualité de vie à long terme.
FAQ – Prévention de l’hallux valgus
L’hallux valgus peut-il disparaître sans chirurgie ?
Non, une fois la déformation installée, elle ne peut pas régresser spontanément. Cependant, des mesures conservatrices comme les exercices, les orthèses et le port de chaussures adaptées permettent souvent de ralentir l’évolution de l’hallux valgus et de soulager les symptômes.
Est-ce que marcher pieds nus est bénéfique ?
Oui, dans un cadre sécurisé (sol propre, stable, naturel), marcher pieds nus peut être bénéfique. Cela permet de renforcer les muscles intrinsèques du pied, d’améliorer l’équilibre et de favoriser une posture plus naturelle. C’est un bon complément dans la prévention de l’hallux valgus, à condition de ne pas avoir déjà de douleurs marquées.
Tous les talons sont-ils à proscrire ?
Pas forcément. Des talons modérés (4 à 5 cm) bien positionnés peuvent même aider à stabiliser certains types de pieds. Ce sont surtout les talons hauts et étroits qui sont problématiques. Ils accentuent la pression sur l’avant-pied et favorisent la déviation du gros orteil.
Peut-on prévenir l’hallux valgus chez l’enfant ?
Oui et non. Même si l’hallux valgus chez l’enfant est rare, certains signes (pieds plats, instabilité, chaussures trop étroites) peuvent favoriser une mauvaise évolution. Il est important de choisir des chaussures souples, stables, avec un bon maintien. Si des anomalies sont repérées, il est important de consulter un podologue. Non la déformation héréditaire et congénitale évolue inexorablement.
À quelle fréquence faut-il effectuer les exercices de prévention ?
Idéalement, les exercices de prévention hallux valgus devraient être réalisés quotidiennement pendant 5 à 10 minutes. La régularité est plus importante que la durée. En période de douleurs ou de fatigue, on peut les espacer, mais l’effet préventif est optimal avec une pratique fréquente.